« emeis et moi », Épisode 7: rencontre avec Jessica Le Bihan, massothérapeute à la clinique La Métairie

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emeis | jeudi 06 octobre

« emeis et moi », Épisode 7: rencontre avec Jessica Le Bihan, massothérapeute à la clinique La Métairie

Afin de vous faire découvrir les différents corps de métier au sein du groupe emeis en Suisse, nous vous proposons désormais « emeis et moi », une série d'entretiens avec nos collaborateurs. Pour ce nouvel épisode, nous partons à la rencontre de Jessica Le Bihan, massothérapeute à la clinique La Métairie.

Bonjour Jessica ! Pour commencer, peux-tu nous parler de ton parcours et nous dire pourquoi tu as choisi ce métier ?

A la base, je ne voulais pas du tout être masseuse. A l’âge de 16 ans, je voulais être maquilleuse professionnelle sur tout ce qui était body painting et effets spéciaux sur les films. Ne pouvant rien faire dans cette voix avant d’être majeure, je me suis orientée vers un diplôme en esthétique, cosmétologie et dermatologie. Cela me permettait d’avoir déjà un diplôme au cas où le maquillage n’aboutisse pas par la suite.

Les soins du corps faisant partie du programme, c’est pendant mes études que je me suis découvert une passion pour le massage, toujours en ayant en tête de percer dans le métier de maquilleuse. Ensuite, je suis partie en Angleterre pendant un an pour apprendre la langue et pour travailler comme esthéticienne dans un institut de beauté. J’y ai développé toute la branche maquillage et massage.

A mon retour en France, j’ai intégré une marque de maquillage à mi-temps. Le reste du temps, je faisais des massages à domicile en tant qu’indépendante.

Petit à petit, je me suis rendu compte que j’étais peut-être encore un peu jeune et pas 100% prête pour faire du massage une activité à temps plein. En même temps, une carrière dans le maquillage m’a été proposée, carrière qui a duré dix ans. Durant cette période comme maquilleuse, j’ai fait énormément de défilés de mode, les fashion week, le Montreux Jazz Festival, le Locarno Film Festival et bien d’autres événements. Avec les années, j’ai fini par occuper le poste de responsable de formation pour toute la Suisse romande pour Mack, une marque du groupe Esthée Lauder.

Comment est-tu arrivée ici à la clinique La Métairie ?

Avec tout le stress que mon métier comportait, la course à la montre sur les événements, les défilés, je me suis mis à pratiquer le yoga lors de mes quelques « temps morts », dans les transports notamment. Et petit à petit, le yoga a pris de plus en plus de place dans ma vie.

J’ai commencé à réfléchir sur mon futur et à me dire que ce que je voulais vraiment faire, c’était aider les gens à aller mieux dans leur vie professionnelle et privée grâce au massage et au yoga.

Ma carrière a donc pris un tournant à ce moment-là. Le long chapitre maquillage s’est refermé et un nouveau s’est ouvert. J’ai alors fait une école de yoga qui, pour être validée, devait comporter un projet final avec des séances offertes à des personnes exclues socialement ou en difficulté financière. La psychiatrie m’intéressant et voulant voir jusqu’où l’on pouvait aider les personnes avec des remèdes naturels, j’ai contacté la clinique La Métairie pour leur proposer ce projet.

Le hasard a fait qu’au même moment, la clinique réfléchissait à proposer à ses patients des cours de yoga. Tout s’est donc bien imbriqué et à l’issue de ces séances « offertes », j’ai pu rester et intégrer les équipes de La Métairie en août 2021. Non seulement pour y dispenser des cours de yoga, mais aussi des massages.

Y a-t-il des caractéristiques essentielles à avoir pour être massothérapeute en psychiatrie ?

Il faut être très attentif au langage corporel des patients. La première chose que je demande toujours c’est : « De quoi avez-vous besoin aujourd’hui ? ». Il y a des personnes qui vont beaucoup parler, d’autres non, c’est très aléatoire. La relation de confiance est un point essentiel également car au fur et à mesure des séances, les patients peuvent nous livrer des choses.

Le masseur ou la masseuse doit aussi avoir de bonnes énergies et travailler sur son bien-être. Plus on travaille notre bien-être personnel, plus on est capable de le transmettre aux patients.

Avoir beaucoup de flexibilité sur ce que l’on observe, sur ce que l’on voit, sur ce que les patients nous disent, est aussi quelque chose de primordial dans notre travail.

Quelles séances sont proposées aux patients ?

Dans le cadre des assurances, nous proposons des séances de 45 minutes aux patients (une fois par semaine pour les semi-privés, deux fois par semaine pour les privés). Nous allons cibler des zones du corps selon les retours des patients : massage relaxant du dos, massage vasculaire des jambes, réflexologie plantaire, massage du ventre etc… On peut aussi travailler sur tout le corps sur une séance, comme une sorte de « détente générale ». Ensuite, nous proposons d’autres types de massage au sein de notre programme « Premium Bien-être ». Ici, les prestations ne sont pas prises en charge par les assurances et les massages durent 1h15.

Le massage qui fonctionne le mieux parmi ceux que nous proposons est le massage des cinq continents, qui allie le physique avec l’énergétique. Dans le côté physique, ce massage detoxifie le corps et filtre les émotions. Il bouleverse beaucoup de monde car il travaille en profondeur. Grâce à lui, on va être capable de transmettre à la personne des informations sur comment est son corps énergétiquement parlant. Le patient va ainsi arriver à sortir des émotions ou des mots qu’il n’avait parfois jamais réussi à verbaliser. De notre côté, grâce aux énergies, nous pouvons tout autant mettre des mots sur les émotions des patients en trouvant la source énergétique grâce au simple toucher corporel.

En tant que massothérapeute, nous sommes le parfait complément des médecins. Nous travaillons sur les énergies du corps, quand eux travaillent sur le cérébral.

Hormis ce massage des cinq continents, nous proposons aux patients un massage californien, un massage aux bambous, plus sportif et profond, ainsi qu’un massage relaxant, plus classique et malléable au ressenti du patient le jour J.

En plus de ces massages, tu proposes aussi des cours de yoga. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Oui, bien sûr ! Le yoga est une parfaite transition avec les massages, car ici, nous allons être physiquement capables d’agir sur des zones particulières cernées lors des massages pour faire en sorte d’aider les patients.

Ici à La Métairie, nous proposons des cours collectifs centrés autour de différents axes de travail tels que l’évacuation du stress, le travail du sommeil, ou encore le travail de la communication avec soi-même et avec les autres.

Le yoga pratiqué ici est un yoga de transformation intérieure, fait de mouvements qui vont travailler quelque chose à l’intérieur du corps, avec des chants notamment. Les patients, parfois réticents de prime abord, parviennent le plus souvent à lâcher prise au final, et à libérer des émotions jusqu’ici enfouies en eux.

Il y a un véritable intérêt des patients pour ces séances de yoga. Les retours que nous avons depuis maintenant presque une année sont très positifs, à tel point que des patients ayant quitté la clinique me demandent à pouvoir poursuivre ces séances de yoga.

Quelle valeur du groupe convient le mieux à ton métier ?

Pour moi, c’est clairement la bienveillance. Derrière cette valeur, j’y vois la notion de « non jugement d’autrui ». Je n’apporte aucune distinction parmi les patients. C’est cela le plus important. Nous, ce qui nous intéresse, c’est de travailler sur le corps et d’apporter un moment de bien-être aux patients.

Dans mon regard, en tant que thérapeute, il doit y avoir zéro jugement sur les gens qui se présentent devant moi, sur l’état dans lequel ils sont, de ce qu’ils sont, de ce qu’ils disent. Nous ne savons pas ce qui les a amenés ici, et peu importe au final. De plus, connaître la pathologie des patients avant de les recevoir biaiserait ce processus de détachement du mental de l’intuition.

Dès que le mental entre en jeu et que notre cerveau se met à réfléchir, alors notre travail sur les énergies corporelles de chacun ne produit plus les mêmes résultats.

Le mot de la fin ?

Cela faisait un moment que je souhaitais exercer mes savoirs de masseuse et professeur de yoga dans un univers psychiatrique. A la clinique La Métairie, je me sens bien et je me sens à ma place. Je suis vraiment là dans le but d’aider les patients. Cette complémentarité massothérapie/yoga est une vraie force pour la clinique et à l’avenir, notre objectif sera d’encore plus développer les interactions avec d’autres corps de métiers pour être plus efficaces dans les traitements et dans le bien-être de nos patients.